ASSOCIATION A CARACTERE HUMANITAIRE "Nanga, Boussoum en Carladès"
Siège social : Mairie de Polminhac 15800 – France
DEVELOPPEMENT DURABLE
PARTENARIAT SCOLAIRE
POLMINHAC (France)
BOUSSOUM / TOUGAN ( Burkina Faso)
STAGE
D’OBSERVATION
ET
ECHANGES RECIPROQUES DE SAVOIRS
Public désigné : 2 enseignants burkinabè
Lieu : Cantal ( France)
Durée du stage : du 20 au 27 octobre 2012
(Durée totale voyage-séjour : arrivée 19 octobre – retour 28 octobre )
Au lieu de me donner du poisson, apprends–moi à pêcher !
Ce vieil adage africain porte tout son sens à l’heure où l’aide humanitaire s’oriente
vers le développement durable et la solidarité.
« Accueillir 2 enseignants burkinabè
pour un stage d’observation en milieu scolaire
dans un cadre élargi d’échanges réciproques de savoirs
relève du développement durable et de la solidarité
dans le domaine de l’enseignement. »
Il s’agit d’un stage d’observation, non conventionné, non rémunéré, porté par l’Association Nanga, Boussoum en Carladès. ( Association à caractère humanitaire, loi 1901 ).
Madame Francine LAPORTE, présidente de l’Association, est la personne contact de ce stage.
Mesdames Agnès LAVAGNE, Valérie COLLET, Nathalie FELGINES, Florence BESSIERES, Alex BOISSIER, Agnès GONOT, Maryline AMBLARD, sont les personnes chargées de l’encadrement du stage d’observation.
Les stagiaires dont les noms sont portés sur la feuille d’inscription au stage (annexe 1 ) ont pris connaissance des règles relatives à l'assurance accident professionnel et non professionnel et assurent être couverts par un contrat d’assurance pour la durée de leur séjour soit su 20 au 27 octobre 2012.
Ils ont reçu les ordres de mission de leur Ministère pour participer à ce stage d’observation. Ils s’engagent, par ailleurs, à se conformer aux formalités en vigueur en France.
INTRODUCTION
BOUSSOUM ?
Situé au nord-ouest du Burkina Faso, à quelques dizaines de kilomètres du sud-Mali, Boussoum est un village de brousse, dans la zone sahélienne.
Composé de 3200 habitants, il est rattaché comme trente-deux autres villages, à la ville de Tougan qui compte elle-même 16 000 habitants.
Cette région pauvre du Burkina Faso constitue la province du Sourou. (carte annexe 2).
UN PARTENARIAT POLMINHAC / BOUSSOUM ?
L’ Association « Nanga, Boussoum en Carladès » a été créée en octobre 2011 ; elle est la résultante d’un partenariat scolaire engagé en 2006.
La correspondance entre les deux écoles de Polminhac ( Cantal) et de Boussoum ( Cne de TOUGAN / Sahel- Burkina Faso) est toujours d’actualité et cette action figure au projet d’école 2010 /2013 de Polminhac, dans l’axe ouverture culturelle et développement durable.
Le rôle de notre association ( les objectifs : Annexe 3 ) est de faire perdurer ce partenariat en l’épaulant dans des actions participatives de développement durable telles que « Les cahiers du soleil » ( Annexe 4 ).
En mars 2011 et en février 2012, des membres bénévoles de l’Association, enseignantes de profession, se sont rendues sur les lieux, dans cette école de Boussoum, et ont pu s’entretenir avec monsieur Bassana BASSEMO, Directeur de l’école depuis 4 ans de même qu’avec ses supérieurs hiérarchiques Monsieur Mamadou ZERBO Inspecteur sur la circonscription de Tougan II et monsieur Amadé OUEDRAOGO, Directeur DPEBA de la Province du Sourou.
Il en est ressorti la signature d’une convention de partenariat ( Annexe 5 ) spécifiant à chacune des deux parties leur engagement mutuel dans le développement de la scolarisation du village : inscription massive des filles et des garçons, aide matérielle, accompagnement d’activités, collaboration en terme de pédagogie avec les acteurs de terrain.
IDENTIFICATION DES BESOINS
A leur retour de brousse, le compte-rendu présenté par chaque enseignante a été le même : Les enseignants font preuve d’une motivation très forte pour « éradiquer le fléau de l’analphabétisme » (sic) mais ils manquent de formation et sont très demandeurs en terme d’échanges de pratiques et de savoirs.
D’autre part, s’agissant des échanges scolaires, s’ils apportent aux deux écoles de Boussoum et Polminhac l’ouverture qu’on peut supposer, il n’en demeure pas moins vrai qu’ils sont tributaires des longs délais, parfois aléatoires, d’acheminement de courrier ce qui tendrait à générer un relâchement dans le suivi des relations.
NOTE SUR LA SITUATION DES ENSEIGNANTS AU BURKINA FASO
Introduction de Mr le Professeur Amadé BADINI Coordinateur national TTISSA ( 2006)
Une analyse rapide de la situation des enseignants au Burkina Faso laisse apparaître un certain nombre de constats :
- une histoire tumultueuse faite de flux et de reflux en matière de formation des enseignants ;
- une compréhension confuse de la profession enseignante et de la professionnalisation du métier d’enseignant ;
- une dégradation constante de la représentation sociale de l’enseignant et la détérioration relative de ses conditions de vie et de travail ;
- une politique nationale de la formation des enseignants et de la gestion des carrières enseignante ambiguë…
Et tout cela dans un contexte d’économie politique difficile, de difficulté manifeste à mener de front le développement de l’offre éducative et l’exigence de qualité au regard d’une demande sociale d’éducation qui demeure en soi, un autre problème à résoudre.
Tels sont, en substance quelques aspects importants de la situation actuelle des enseignants au Burkina Faso, globalement la même que pour plusieurs autres pays de la sous région de l’Afrique au Sud du Sahara (cf. les multiples publications de l’UNESCO, l’ADEA, l’UNICEF, la Banque Mondiale et le FMI, la CONFEMEN, etc.).
Objectifs 2006 /2015 de TTISSA :
Augmenter les effectifs et améliorer la qualité du corps enseignant en Afrique subsaharienne
La pénurie aiguë d’enseignants qualifiés a été identifiée comme l’un des plus importants obstacles à la réalisation des objectifs de l’Éducation pour tous (EPT) en Afrique subsaharienne d’ici à 2015. On estime qu’il faudrait 1,6 million de nouveaux postes et 4 millions d’enseignants supplémentaires pour parvenir à l’éducation primaire universelle. Les ressources financières sont limitées et les institutions traditionnelles de formation des enseignants ne peuvent pas suivre le rythme de la demande. L’enseignement est par ailleurs perçu comme un métier en déclin (OCDE), peu valorisé et mal payé, offrant peu de perspectives de développement professionnel et de progression de carrière.
TTISSA est l’une des trois initiatives de haut niveau de l’UNESCO en faveur de l’éducation pour tous (EPT) en Afrique.
LES OBJECTIFS
L’Association « Nanga, Boussoum en Carladès » est consciente de l’intérêt professionnel que représente ce stage d’observation et d’échanges réciproques, aussi bien à titre individuel que collectif, pour les 3 enseignants burkinabè désignés ainsi que pour leurs collègues français.
De ce stage d’observation et d’échanges réciproques de savoirs, que vont en retirer les 2 enseignants burkinabè ?
- Par la découverte de la vie sociale et culturelle des français en milieu rural, du mode de vie, du patrimoine, du paysage, les 2 enseignants, seront amenés à développer leurs aptitudes sensorielles et intellectuelles afin de ne pas percevoir ce monde différent comme un choc culturel mais comme un élargissement des vues de l’esprit.
- Par la comparaison du système éducatif français, les enseignants pourront évaluer les convergences et les divergences en pratique et en théorie.
- Par l’observation objective des situations d’enseignement dans les différentes classes d’accueil, les 2 enseignants pourront se construire un diagnostic susceptible de modifier leur comportement, tout en sachant que ces informations recueillies sont couplées à l’environnement et ne peuvent être étudiées indépendamment du contexte socio-culturel.
- Par une meilleure connaissance de leurs collègues de Polminhac, les enseignants pourront consolider le partenariat existant.
- Par la rencontre avec les membres de notre association en assemblée générale, ils seront à même de percevoir que notre action en faveur du développement du village de Boussoum, dans le domaine de la santé et de la scolarité est un difficile investissement humain et financier.
- Pendant la durée du séjour, les enseignants pourront affiner leur analyse par des discussions ou recherches ( bibliothèque / internet) afin de faire partager, au retour, leurs connaissances et leur expérience aux équipes éducatives de terrain .
- Par la mise en relation avec « l’ Ecole de la 2ème Chance » à Aurillac, les enseignants vont mutualiser un projet socio-éducatif en construisant un projet de jardin d’école dans le but d’améliorer les rations alimentaires des écoliers de Boussoum, augmenter les inscriptions et réduire l’échec scolaire.
De ce stage d’observation et d’échanges réciproques de savoirs, que vont en retirer les enseignants et élèves des classes d’accueil ?
- Un échange formateur sur la mise en pratique d’un même métier dans des contextes différents
- Un témoignage vivant du mode de vie dans une école en brousse sahélienne : échanges et débats avec les élèves et enseignants ouvrant tout un panel d’activités.
- La rencontre avec des enseignants investis dans la lutte contre l’analphabétisme
- Un exemple concret d’éducation à la citoyenneté, en adéquation avec les textes et programmes de l’Education Nationale.
- La possibilité de mettre un sens sur la notion de développement durable et de solidarité.
- L’envie de développer un partenariat avec d’autres écoles de la province du Sourou.
- Le plaisir d’apporter leur contribution à une cause solidaire.
LES PARTENAIRES SOCIO-EDUCATIFS
L’Association « Nanga, Boussoum en Carladès » sait qu’elle ne pourrait réaliser ce projet sans l’implication des partenaires ci-dessous. Qu’ils en soient très sincèrement remerciés.
IMPREGNATION PEDAGOGIQUE :
Les classes d’accueil :
- ECOLE PRIMAIRE DE POLMINHAC
- ECOLE MATERNELLE DE VIC SUR CERE
- ECOLE D’APPLICATION DES FRERES DELMAS à AURILLAC
- COLLEGE et LYCEE SAINT EUGENE à AURILLAC
- CFPPA : Formation agricole et agroalimentaire pour adultes à AURILLAC
- CFAS - IFPP à AURILLAC
- E2c ( Ecole de la 2ème chance) à AURILLAC
Recherche et documentation :
- CDDP
- BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE VIC SUR CERE
- DDEN
RENCONTRES :
- CONSEIL GENERAL
- IEN AURILLAC III
VISITES :
DECOUVERTE DU PAYSAGE ET SITES REMARQUABLES:
Le château de Pesteils
Muséum des volcans à Aurillac
Musée de la géothermie à Chaudes Aigues
La Maison des eux minérales de VIC SUR CERE
- DECOUVERTE DE L’ECONOMIE LOCALE
Usine de transformation du bois à VIC SUR CERE
Agriculture artisanale ( la transformation du lait) à MARUEJOLS ( POLMINHAC )
Agriculture intensive hors sol ( porcherie) à BADAILHAC
La pisciculture de POLMINHAC
- DECOUVERTE DES TRADITIONS ET COUTUMES
Le Musée de l’agriculture à COLTINES
L’Ecomusée de la Margeride à SIGNALAUZE
Le Moulin de THIEZAC
STAGE D’OBSERVATION
DANS LES ETABLISSEMENTS D’ACCUEIL
( sous réserve de l’aval de Mr l’Inspecteur d’Académie)
DATE
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ETABLISSEMENT
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REFERENT
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OBJECTIFS
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Lundi
22 octobre
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Ecole Publique de POLMINHAC
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Mr J. VALETTE
Directeur
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De la maternelle au CM2 :
organisation pédagogique
Fonctionnement de la CANTINE et de la GARDERIE
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Mardi
23 octobre
( matin)
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Ecole d’Application des Frères Delmas à AURILLAC
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Mme A. GONOD
Directrice
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La formation pratique des maîtres
Le RASED
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Mardi
23 octobre
( ap. midi)
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Collège et Lycée
Saint Eugène à AURILLAC
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Mme FINAUD
Dir. pédagogique
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L’enseignement secondaire :
Organisation
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Mercredi
24 octobre
( matin)
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CFPPA agricole
d’ AURILLAC
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Mme Céline ARSAC
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Transformation des produits agricoles et visite des ateliers.
Fonctionnement d’une exploitation.
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Jeudi
25 octobre
( matin)
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CFAS _ IFPP à AURILLAC
Classe de pré apprentissage
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Mr DELAMAIDE
Mme LISSAC
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Les passerelles de formation
pour réussir un apprentissage
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Jeudi
25 octobre
( ap. midi)
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Ecole de la 2ème Chance
A AURILLAC
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Mme MONRAISSE
Responsable du site
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Rencontre pour la concrétisation d’un projet : un jardin d’école à Boussoum
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Vendredi 26 octobre
( matin)
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Ecole maternelle de
VIC SUR CERE
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Mme C.CAVANA
Directrice
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Le projet d’école
La place du jeune enfant à l’école
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Vendredi
26 octobre
( matin)
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Maison de la petite enfance
VIC SUR CERE
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Mme I. CAYROL
Directrice
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La prise en charge des enfants avant la scolarisation
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LISTE DES STAGIAIRES
Les stagiaires dont les noms suivent
ont reçu l’accord de leur hiérarchie pour participer à ce stage de découverte.
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BASSEMO Bassana
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Ecole primaire de BOUSSOUM A
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Directeur Ecole Primaire
Maître de CM1
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OUEDRAOGO Amadé
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District du SOUROU
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Directeur Provincial de l’Enseignement de Base et de l’Alphabétisation
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SITUATION LINGUISTIQUE de BOUSSOUM
Le village de BOUSOUM est situé en pays SAMO. La langue parlée est le san.
Le français est la langue officielle, celle qu’on apprend à l’école mais il n'est réellement compris que par un tout petit nombre de la population.
Malgré le poids démographique imposant des langues internes au Burkina, le statut de langue officielle et celui de langue internationale font en sorte que le français pèse progressivement dans la vie sociale et économique du pays.
Cela dit, la mosaïque des langues dans le pays justifie le recours à une langue de communication interethnique. Le mossi (mooré), dioula ( sud ouest du pays) et fulfuldé ( Peuls) représentent les langues ethniques de communication les plus utilisées dans le pays.
Les textes :
En 1988, le Président B. Compaoré institua le ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBAM), dont la mission était de mettre en place une éducation de base qui aurait comme objectif de «dispenser à tout Burkinabé un minimum éducatif correspondant aux besoins et aux potentialités du pays et censé former des individus susceptibles de participer, de manière consciente et efficace, à leur propre développement et à celui de la communauté».
La réalité dans l’enseignement :
Le ministère de l'Éducation ne tient que peu compte des difficultés des petits Burkinabè qui, en arrivant à l'école, doivent apprendre à parler une langue, à l'écrire et à la lire en même temps qu'elle leur sert d'instrument pour apprendre d'autres disciplines comme le calcul, les sciences …
A l’école, le français a la place difficile d’être à la fois objet et outil d’apprentissage.
Le ministère de l’Education ne prend pas plus en compte le fait que les enseignants ne sont pas toujours familiarisés avec la langue locale, qu’ils n’ont pas « d’outils » de formation ou d’enseignement pour effectuer les « passerelles langagières » nécessaires .